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Comment créer des espaces positifs pour les personnes réfugiées LGBTQIA+ ?

Drapeau arc-en-ciel

Que veut dire LGBTQIA+ ?

Cet acronyme peut varier d'une communauté à l'autre. Les gens utilisent des termes différents pour identifier leur orientation sexuelle ou leur identité et expression de genre.

LGBTQIA+ inclut :

L - Lesbienne

G - Gay

B - Bisexuel ou bisexuelle 

T – Transgenre

Q - Queer

I - Intersexe

A - Asexuel ou asexuelle

+ - Autres identités de genre et orientations sexuelles

Il est important de noter qu'il ne faut jamais étiqueter une personne, mais utiliser le terme qu'elle préfère.

Qu'en est-il des personnes LGBTQIA+ nouvellement arrivées et réfugiées ?

Les personnes LGBTQIA+ constituent une part importante, mais souvent invisible, des communautés immigrantes et réfugiées. Ces personnes sont souvent marginalisées au sein de leurs communautés culturelles, religieuses et LGBTQIA+ traditionnelles. Elles ont donc l'impression d'avoir peu de possibilités d'accès aux services.

Dans le contexte du secteur de l'établissement, un espace positif est un environnement accueillant où les personnes LGBTQIA+ nouvellement arrivées peuvent accéder à des services culturellement inclusifs dans la dignité et le respect. Et, les prestataires de services peuvent travailler sans subir de discrimination fondée sur l'orientation sexuelle, l'identité de genre et l'expression de genre.

En tant que prestataire de services d'établissement, vous devez vous efforcer d'intégrer activement un cadre antiraciste et anti-oppression (ARAO) (en anglais) dans vos pratiques et de travailler en solidarité avec les groupes marginalisés.

Les pronoms

Les pronoms sont simplement la façon dont une personne souhaite être adréssée, tout comme la façon dont nous choisissons d'être idetifiées, c'est-à-dire homme, femme, intersexe, non-binaire, non-conforme au genre, etc. Ils peuvent inclure :

  • Elle / La
  • Il / Lui
  • Iel, Ille
  • Iels / Illes
  • Ul / Ol

L'utilisation des pronoms est un moyen de normaliser les discussions sur le genre.

Comment puis-je demander quels sont les pronoms de quelqu'un ?

Une possibilité est d'énoncer vos propres pronoms, ce qui permet aux autres de faire de même : « Bonjour, je m'appelle Hong, et mes pronoms sont "il/elle".»

Ne forcez jamais quelqu'un à partager ses pronoms, car il pourrait ne pas se sentir en sécurité.

L'ajout de pronoms à votre signature de courriel peut être un autre moyen de créer des conversations inclusives sur les pronoms. Vous pouvez l'ajouter à votre nom lorsque vous utilisez une plateforme en ligne, telle que Zoom. Par exemple : Noor (elle/iel) | OCASI

Que faire si j'utilise accidentellement le mauvais pronom pour quelqu'un ?

Si vous vous trompez de genre, excusez-vous calmement, corrigez-vous, et continuez à parler.

Il est préférable de présenter des excuses courtes, car vous ne voulez pas donner la priorité à vos sentiments ou à votre ego pour le moment.

Reconnaître les pronoms est respectueux et inclusif, tandis qu'utiliser le mauvais pronom peut être blessant, voire discriminatoire.

Remettre en question les formes de persécution à l'encontre des personnes LGBTQIA+

Il est important de remettre en question les formes quotidiennes de persécution pour encourager une réflexion critique sur les préjugés envers les personnes LGBTQIA+, qu'il s'agisse d'utilisateurs ou de prestataires de services.

Systèmes de soutien social et obstacles

L'oppression des personnes LGBTQIA+ nouvellement arrivées est multidimensionnelle, avec des soutiens et des obstacles potentiels provenant des sources suivantes :

  • Famille et ami.e.s
  • Travail
  • Foyer
  • Communauté
  • Agentivité  ("agency")

Il est difficile de prédire si un système social sera une source de soutien ou un obstacle pour une personne. Les cultures, les religions et les ethnies sont composées d'une variété d'individus qui ont des croyances et des perspectives différentes sur la vie. Chacun de ces facteurs influencera la façon dont une personne peut réagir ou s'engager avec une personne nouvellement arrivée identifiée comme LGBTQIA+.

Supprimer les obstacles systémiques

En tant que prestataires de services, notre objectif est d'éliminer les obstacles systémiques qui empêchent les gens d'accéder aux services.
removing barriers

L'image montre la différence entre l'égalité et l'équité.

  • L'égalité : tout le monde bénéficie du même soutien.
  • L’équité : les individus reçoivent reçoivent du soutien adapté en fonction de leurs besoins.

Lorsque nous supprimons les barrières systémiques, tout le monde peut admirer la ville sans soutien ni adaptation, car la source de l'inégalité a été éliminée.

 

Oppressions intersectionnelles

Le concept d'intersectionnalité décrit la manière dont les multiples systèmes de pouvoir affectent les personnes aux identités multiples.

De nombreuses personnes identifiées comme LGBTQIA+ sont victimes de diverses formes de persécution, de violence et de discrimination, tant au niveau interpersonnel que structurel. Bien que le Canada dispose de lois qui protègent les personnes LGBTQIA+, les personnes LGBTQIA+ nouvellement arrivées et réfugiées subissent encore diverses formes de persécution.

Chacun de ces termes permet d'en savoir plus sur chaque forme de discrimination :

  • Homophobie: haine, peur, intolérance, désapprobation ou dégoût à l'égard des gays et des lesbiennes. L'homophobie conduit souvent à la discrimination et à la violence à l'encontre des personnes qui sont, ou sont perçues comme étant, homosexuelles. L'homophobie est souvent utilisée comme terme générique pour inclure la biphobie, la transphobie et les attitudes conduisant à l'oppression des personnes LGBTQIA+ en général.
  • Biphobie: haine, peur, intolérance, désapprobation ou dégoût à l'égard des personnes bisexuelles.
  • Transphobie: haine, peur, intolérance, désapprobation ou dégoût à l'égard des personnes transgenres. 

Le racisme, la xénophobie, la trans-misogynie et l'islamophobie n'existent pas de manière isolée. L'intersectionnalité nous apprend que les personnes immigrantes et réfugiées LGBTQIA+ subissent l'homophobie, la biphobie et la transphobie à de multiples niveaux, en fonction des différentes facettes de leur identité.

Il est important de se demander ce que l'on peut faire pour servir les personnes immigrantes et réfugiées LGBTQIA+ dans le contexte de leur identité.

Créer des espaces positifs

  • Développer des espaces positifs consiste à aider toutes les personnes nouvellement arrivées à se sentir à l'aise, ainsi qu'à comprendre et à soutenir leurs objectifs en matière de réinstallation. Vous devez vous informer et sensibiliser vos collègues lorsque vous entendez des propos erronés selon lesquels vous ne servez pas les personnes LGBTQIA+ nouvellement arrivées.
  • En tant que prestataires de services, vous devez créer des espaces positifs afin de reconnaître et de célébrer la riche diversité sexuelle et de genre qui existe au sein de nos communautés, d'aider toutes les personnes nouvellement arrivées au Canada à réaliser leur plein potentiel dans la société canadienne, et d'aider les prestataires de services à offrir un service efficace à leurs utilisateurs, dans la dignité et le respect.
  • Peu importe leurs croyances personnelles, tous les prestataires de services s'engagent à fournir des services culturellement inclusifs avec dignité et respect aux personnes qui en bénéficient et à créer une atmosphère respectueuse des droits de l'homme et positive autant pour les personnes qu'ils servent, que pour le personnel et les bénévoles.

Les effets des espaces négatifs

Les espaces négatifs sont des espaces où il est dangereux ou peu recommandable de s'identifier comme LGBTQIA+.

Chacun de ces aspects de la société peut contribuer à créer un espace négatif :

  • Le langage: L'utilisation de termes négatifs a un impact sur le sens de soi et le sentiment de sécurité d'une personne. Au fil du temps, si ces expériences s'accumulent, elles peuvent éroder l'estime de soi des personnes LGBTQIA+ et affecter leur choix de s'afficher, en particulier si elles ont l'impression de ne pas être à leur place au sein de leur communauté.
  • La culture organisationnelle: Les messages malveillants concernant l’orientation sexuelle, l’identité, les caractéristiques sexuelles et l'expression de genre d'une personne sont souvent renforcés par les discours des médias. Entendre des messages négatifs diffusés par la culture d'une organisation peut conduire les personnes LGBTQIA+ à intérioriser un sentiment de mépris de soi.
  • Les systèmes de pouvoir: Les persécutions fondées sur la sexualité et l'identité de genre ont un impact sur des communautés entières, et pas seulement sur les personnes qui s'identifient comme LGBTQIA+. Elles contribuent à la ségrégation, créent une culture dominante de méfiance et de violence, ignorent les qualités, les talents et les contributions des personnes LGBTQIA+ et amènent tout le monde à croire que la violence et le harcèlement à l'encontre des groupes marginalisés sont acceptables.

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